Move down to me, slip into you (Castiel)

Avant le moindre parcelle de temps libre je la passais là-haut, avec mes frères, mais depuis que Père m'a confié cette mission je suis constamment en bas, sur Terre. Même si les humains ne me voient pas, je suis là, à les observer, à essayer de les comprendre.
Mais souvent une chose me rappelle à l’ordre. Cette sensation horrible de mal être qui me ronge à l'intérieur. D'ordinaire les anges ne ressentent pas l'emipathie, mais Dieu doit m'avoir fait différent. Il y a une sorte de connexion entre Dean et moi. Et c'est la meilleure personne pour être connecté avec un, un homme qui revient de l'enfer, qui souffre et je souffre avec lui. Comme la plupart du temps quand il est comme ça je vole jusqu'à lui. Il est seul, comme souvent ces derniers temps. Je me pose derrière lui dans un dernier coup d'aile et murmure:

- Dean.

Il se tourne vers moi. Au fond je sens qu'il est un peu plus apaisé et moi avec. Mais j'ai observé les humains et leurs réactions face à des gens qui souffrent. Alors je m'approche de lui et je le prends dans mes bras. On entends seulement le froissement de mon imperméable. Je lui dis doucement à l'oreille :

- Je sais à quel point c'est difficile, je te comprends. Mais ces blessures tu les gardera au fond de toi toute ta vie, jamais elles ne cicatriseront complètement. Tu va devoir apprendre à vivre avec. Je t'aiderais si il faut.

Après coup je me rend compte à quel point j'ai dis les choses sèchement. Mais c'est la vérité, et je ne vis pas d'autres façons de le dire. Il faut qu'il sache de toute façon, et que je serai là à ses côtés pour l'aider.

Lorsqu'il me prend dans ses bras, je ferme les yeux. Autant le dire, être avec lui est quand même une des meilleures choses qui me soient arrivées. Je veux dire, il est là. Rien que pour moi. Et il sait. Il comprend. Ce lien qu'on a, je ne l'ai même pas avec mon frere. Parfois, il suffit juste d'un regard pour qu'il sache ce que je pense. Je l'avoue, en peu de semaines, je crois que je suis devenu un peu accro. Mais je ne l'avouerais jamais oralement.

Ses mots, à l'inverse de ses bras, ne font pas de bien du tout. Cependant il n'a pas tord. Ce que Crowley m'a fait restera ancré en moi à jamais. Je vais juste devoir m'y faire. Mais pas pour l'instant. Pour l'instant, j'ai juste besoin de lui. Mes bras se referment autour de lui.

- Je sais.

En ce moment, je devrais être avec une fille. Une belle blonde ou même une brune. Je ne suis pas contre les rousses non plus. Et je suis ici. Avec Castiel. J'ai vraiment changé. Puis je m'écarte de lui et m'assois sur le lit.

- Dis-moi encore pourquoi tu m'as ramené?

Il m'avait parlé d'un truc, mais pour le coup, j'étais ailleurs. Je ne m'en souviens pas. Ou alors je ne veux pas m'en souvenir.

- Quel est mon but?

Son regard intense me donne envie de lui sauter dessus. Je vais m'abstenir.

Il me serre a son tour dans ses bras. Ce sont mes mots. Si froids, si durs, mais si vrais .... Il a besoin de moi, de quelqu'un à qui se confier, quelqu'un qui restera à ses côtés sans rien dire; juste être là pour lui. J'en suis capable. Après tout c'est pour ça qu'on m'a envoyé ici bas, pour veiller sur lui.

Au final il se sépare de moi et s'assoit sur le lit. Un sensation de froid m'emplit. En fait son contact me réchauffait, sa chaleur, c'était agréable. Je le regarde, si loin de moi. A croire qu'il m'évite. Mais il a raison. Je ne dois pas m'attacher, je suis là pour une mission, rien d'autre.

Ce jeune homme d'apparence normale au premier abord est, même si on a pas l'impression, est une des choses les plus importante sur ce monde et pour ce monde. Il ne le sait pas encore c'est tout. Et il ne faut pas précipiter les choses. Moins il en saura, mieux il sera. ce sont nos ordres. Mais il me questionne, après tout la curiosité est humaine.

- Dean....

Toujours rester évasif. Mais ca me gêne de lui cacher des choses. Mais, ce sont les ordres. jamais auparavant je n'avais eu envie de désobéir aux ordres. C'est d'être au contact des humains qui m'a autant changé ? Ou c'est lui, Dean. Quand j'y repense, beaucoup d'anges ont changés après être allés sur Terre. Là-haut ils étaient mis à l'écart, mais je les comprends maintenant.

- Dieu nous a ordonné de venir te chercher. Tu es un élément important pour le paradis.

Je m'asseois à côté de lui sur le lit, les yeux fixés au mur. Qu'est ce que j'essaye de cacher ?

Un élément important pour le paradis. Qu'est-ce qu'un simple humain pourrait avoir de si important pour ce dieu que même les anges n'ont jamais vu? Qu'est-ce que je suis censé leur apporter? Je sais bien que Castiel ne répondra pas à ces questions. Depuis que je le connais, il a toujours été... comment dire, discret, secret. En même temps, pour un ange, c'est normal. Ils n'ont pas cette notion de sentiment. Et je me demande si Castiel pourrait, un jour, en avoir. Je veux dire, ses propres sentiments. Pas ceux qu'il ressent.

Un blanc s'installe entre nous. Vous savez, je ne lui en veux pas. De m'avoir sorti de l'Enfer, même si souvent, je me dis que ça ne sert à rien. J'ai quand même vendu mon âme pour sauver mon frère. Je savais donc, dans un sens, ce qui allait m'attendre. Tout au fond de moi, je remercie Castiel. Et souvent, quand je pense trop fort à lui, j'ai une sensation de brûlure sur la marque. Ce n'est pas désagréable, au contraire... Mais je devrais arrêter de me concentrer, de trop me concentrer sur lui. Ce n'est qu'un Ange, qui ne ressent rien... Et... j'espère qu'il ne sait pas lire dans les pensées! Déjà que je ne peux plus avoir de ressentiments intimes...

- Cas... tu sais lire dans les pensées?

Je me lève et le frole au passage. Grand frisson qui me parcourt l'échine. Je suis pas gay, pourtant. Enfin, je crois.

Je me lève à mon tour. Le mimétisme est toujours un bon moyen de paraitre normal. Faire comme les autres, se fondre dans la masse. Même si on est que deux ça compte quand même. Et c'est plus la proximité que je cherche. Comme si ça peut lui être d'un quelconque réconfort.

Sa question m'étonne plus qu'autre chose. Pourquoi cherche-t-il à savoir ça maintenant ? Comme s'il craignait que je puisse lire dans sa tête.

- Oui, un ange peut lire dans les pensées de quelqu'un. Mais il faudrait que je pose mes mains sur sa tête.

Dis-je tout en posant mes paumes de chaque côté de son crane. Et plonger mes yeux dans les siens qui sont rivés par terre.

- Ensuite nos regards doivent se croiser, tu dois être relaxés et te laisser faire.

Après un court silence je laisse tomber mes mains le long de mon corps. Je ne désire pas entrer en lui comme ca / OWI / . Je lirai dans ses pensées quand il voudra. Son regard fuyant m'indique que ce n'est pas le moment. Et je le comprends, livrer toutes ses pensées, tout son être à une personne. Ses pensées les plus intimes.

- Pourquoi cette question si étrange ? Tu as peur que je puisse lire dans tes pensées ?

On a juste un lien, je ressens ce qu'il ressens. Mais je ne peux pas me plonger dans ses pensées les plus profondes d'un simple claquement de doigts. Je comprends maintenant sa question. Des millions de choses doivent le hanter. Tout ce qu'il a vécu en enfer. D'un côté je me dis qu'en lisant dans ses pensées je saurai plus précisément ce dont il a besoin pour aller mieux. Il faut qu'il aille, il est un pion important dans l'apocalipse...

Okay. Un ange peut lire les pensées. Cas peut lire mes pensées. Seulement si je lui accorde ce droit. Ca pourrait être plus simple. Je n'aurais pas à lui dire certaines choses. Comme ce que je ressens à ce moment précis envers lui. Mais je ne suis pas près. Et puis... je ne pourrais plus rien cacher. Être secret, je l'ai toujours été. Je ne pense pas vouloir changer à ce point.

De plus, il y a des choses qui ne concernent strictement personne et que personne ne doit savoir. Ca serait pratique qu'il sache certaines choses. Mais pas tout, quand même. Et je n'ai pas envie qu'il voit quel monstre j'ai été en bas. Un véritable tortionaire.

Doucement je relève le regard vers lui. Ses yeux... je me noierais presque dedans s'il n'était pas aussi dur, aussi vide. Mais je suis persuadé qu'au fond, il peut ressentir des choses, des sentiments.

- Parce que ça aurait été plus simple... Mais... je suis content que tu ne le fasses pas.

Sinon je ne pourrais pas faire ça : prendre sa tête entre mes mains et déposer mes lèvres sur les siennes. Merde, c'est bon! Je me recule et le fixe. Pourquoi il ne réagit pas?

- Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? Mais dis quelque chose, fais un truc! Mais reste pas planté comme çà à me regarder de cette façon...

Il va me mettre un vent. Un putain de vent...

J'imagine qu'un être humain n'aime pas être complètement ouvert à quelqu'un, qu'il puisse connaitre toutes ses pensées. Se sentir vulnérable. Dean a été comme ça depuis tout petit. Très secret, à ne jamais s'ouvrir à quelqu'un, mis après ce qu'il a vécu, il faut qu'il s'ouvre, sinon il va imploser. Comme ces buildings en centre ville qu'on fait imploser pour ne pas blesser les gens autour. Après il n'en reste qu'un tas de débris, et il ne faut pas qu'il devienne un tas de débris, il doit être fort.

- Dean, je n'ai pas à entrer dans ta tête de force, il te suffit de me parler, c'est un bon moyen d'évacuer son mal. Enfin c'est ce que disent les psychologues d'ici.

Il reste muet et s'approche de moi puis m'embrasse. Je suis assez choqué ? Non étonné par sa réaction, d 'après ce que je sais de lui c'est plutôt un coureur de jupons. Une fois, si , il a embrassé un homme, enfin un homme qui ressemblait beaucoup à une femme. Mais il n'en a jamais rien su. Ce contact est doux. Enfin je ne suis pas habitué aux contact donc je ne peux pas comparer avec le reste. mais cela reste agréable, et lui aussi trouve ca agréable.

Mais même si je suis un ange, je sais ce que cela signifie pour un homme , et ca me perturbe un peu. Parce que moi aussi j'ai aimé ca. Je suis un ange, son guide, cette relation ne devrait pas être ce genre de relation.

Il s'énerve devant mon hébètement. Je ne sais pas quoi faire tout simplement. Finalement je reprends mes esprits, encore un peu troublé. Je dis à voix basse :

- Il faut que j'y aille. Appelle moi si tu as besoin de quoique ce soit. Même juste parler.

Je n'ai envie d'aller nul part loin de lui. Plus je m'éloigne, plus cette connexion s'affaiblit, et c'est le seul moyen que j'ai pour ressentir des choses, être plus humain, pour mieux le comprendre.

Quoi ? Comment ça il faut qu'il y aille ? Quand je disais que j'allais me prendre un vent. Mais c'est pas ma faute, à moi, si je ne suis pas doué avec les mecs et encore moins avec les Anges. Sérieusement, Dieu me trou le cul. C'est quoi son foutu plan merdique ? C'est de faire en sorte que je devienne gay et que je couche avec Cas' ?... Quoi que cette idée, sur le coup, est plutôt alléchante. Je me secoue la tête et attrape son bras avant qu'il ne parte. Nos regards se croisent. La scène fait très gay...

- Reste... S'il te plait.

Je me sens seul quand il n'est pas là. Complétement vide. Est-ce le lien qui nous unis ou juste une réellement attirance ? Je l'avoue, même s'il n'y aurait pas de lien, je pense que je le trouvement physiquement attirant. Il est plutôt bel homme et vraiment bandant - enfin, son hôte. C'est pour ça, qu'en tant qu'hétéro, je n'aurais jamais couché avec cet homme. Mais maintenant... Maintenant Cas' est en lui (le chanceux!), et ça change toute la donne.

Je le sens crispé. Enfin, il est bizarre. Je pense que c'est normal, pour un Ange. Qui n'a jamais rien eu de sexuel dans sa vie, même pas un baiser. Sérieusement, comment ils font, en haut, pour ne pas se chevaucher ? Ah oui... Dieu les a fait sans organes génitaux. Sympa le mec. Lui il s'est tapé la Marie et lui a remis son hymen et après il laisse ses enfants totalement penaux. Je suis bien content de ne pas être un Ange... Je ferais quoi sans mon petit bout de chou ?!

- Ecoute, je sais que je n'aurais pas du t'embrasser. Vous les Anges, vous n'êtes pas comme ça... Mais... J'en avais envie.

J'en ai encore envie.

- Si partir est le seul prétexte que tu as trouvé pour m'éviter... Tu vaux pas plus que Crowley...

Alors que moi, je suis entrain de m'ouvrir à lui (Y).

Prout.

Alors que j'allais déployer mes ailes, invisibles au yeux des humains, et m'envoler d'ici il m'attrape le bras. Ce qui a pour effet de me couler au sol. Je n'ai pas l'habitude de transporter quelqu'un, et je préfère ne pas risquer le Diable. C'est ce que les humains appellent un calembour, à croire que je deviens comme eux, à faire de l'humour sans même le vouloir. Avant je n'aurais même pas remarqué ce jeu de mot....

Il me demande de rester. Après tout je suis sous ses ordres, enfin non pas tellement, mais je dois m'occuper de lui, ce qui au final revient un peu au même. Mais l'ambiance ne me plait pas trop. Je suis bouleversé, parce que j'ai ressentis quelque chose pendant ce baiser. J'ai besoin de réfléchir. Besoin d'anéantir tous ces sentiments qui m'assaillent. Car maintenant c'est moi qui ai envie de l'embrasser de nouveau. Il faut que je parte pour ne pas succomber à cette tentation.

Et c'est là qu'il m'assène le coup fatal. Comment ose-t-il me comparer à ca démon de bas étage, cette abomination. Au fond de moi je boue de rage et oublie totalement l'histoire du baiser, du moins pendant quelques instants. Je me retourne et le fixe droit dans les yeux:

- Je t'interdit de me comparer encore une seule fois à cette chose, sinon je te jure que je vais te faire subir des abominations pire que celles que tu as vécu en Enfer....

Okay je suis peut être allé trop fort. Je m’assois sur le lit et enlève quelques plis du dessus de draps.

- Désolé d'avoir été aussi brut. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Mais comprends moi Dean, ton attitude m'a quelque peu surpris. Je dois avouer que ca ne m'a pas déplut, mais je suis un Ange, je ne dois pas.... C'est pour ca que je voulais partir. Mais au fond je ne veux pas te laisser seul....

Je ne veux pas être seul non plus.

Je sais bien qu'il ne mettrait pas ses menaces à éxécution. De un, parce qu'il pourrait ressentir les effets sur lui, ensuite parce qu'il se doit de prendre "soin" de moi, sous la demande de Dieu. Mais ça me fait quand même quelque chose. De le voir sous cet état, j'aime pas ça. Il est vrai que je n'aurais pas du le comparer avec Crowley. Mais voyez, je ne suis qu'un être humain capable de blesser avec ses mots. Je le fixe sans ciller.

La scène qui se déroule sous mes yeux est attendrissante. On dirait un enfant, qui a peur de se faire gronder. Je souris doucement et m'adosse au mur, l'écoutant. Il s'excuse, c'est normal, sinon il se sentirait coupable. Je ne lui en veux pas, bien que les mots qu'il a prononcé ont été durs. Puis je soupire et viens m'assoir à côté de lui, sans le coller.

- Alors reste...

Parce que je me sentirais plus que vide s'il partait. Encore une fois, je serais seul. J'ai besoin de complet ce vide. J'ai besoin qu'il le comple.

- Ce n'est pas parce que tu es un Ange que tu ne dois pas, que tu ne peux pas. Tu es un être vivant et toi aussi, tu as le droit d'avoir des sentiments... Ecoute, je ne sais pas... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je ne devrais pas non plus. Je suis hétéro. J'aime les femmes. Mais si je devais m'arrêter à ça, je me voilerais la face...

Ma main se pose sur sa jambe. Je sens son regard dessus.

- Juste... Laisse moi te montrer ce que je ressens... Avec mes propres gestes.

Il s’assoit près de moi sur le lit. Je le sens près de moi, comme tout à l'heure. Rapidement j'enlève ces pensées de ma tête. Je l'écoute parler. Il croit savoir mais il ne sait rien. Y'a pas de doute là dessus c'est bien un Winchester !

- Dean je reste si tu me demande de rester, il n'y a pas de problème sur ça....

Non on a pas le droit d'avoir de sentiments, nous sommes les guerriers de Dieu, ses soldats, fabriqués à la chaine. Que se passerait-il si chacun d'entre nous se mettait à avoir des sentiments ? Jericho n'aurait surement jamais eu lieu dans ce cas !

- Dean nous ne sommes pas fait pour ce genre de choses. Nous les anges ne doivent pas penser ni rien, juste obéir. Mais.....

Mais quoi ? J'ai désobéis à tout ca ? Oui. J'ai aimé ca ? Oui.

Pourtant j'ai vu comment les humains font, mon hôte sait aussi - il a eu une fille et c'est pas Dieu qui a fécondé sa femme comme Marie. J'ai même vu comment deux hommes font, même si je n'arrive pas à comprendre comment ils font pour choisir celui qui.....

Il pose sa main sur ma cuisse. Il a des sentiments pour moi. Je me relève brusquement et fais les 100 pas dans la chambre.

- Je ne me sens pas prêt. A ma connaissance un seul ange s'est laissé tenter par ce genre de péchés et il a été démis de ses fonctions. Exilé sur Terre. Dean je ne peux pas prendre le risque, comprends moi. Je sais ce que tu ressens pour moi.

Je l'implore avec mon regard. Il ne faut pas que ca aille plus loin. Si ca se sait, j'aurais de gros problèmes ....

Nous les Anges, blablabla, et blablabla. Peut-il penser uniquement par lui même sans penser aux autres ? Est-ce qu'au moins les Anges savent ce que le mot "liberté" veut dire ? Parfois, je n'en ai pas l'impression. Je soupire de nouveau. Puis il se lève et s'il continue, un trou se formera sous ses pieds. Ca se bouscule dans sa tête, des milliers de questions le tourmentent. J'ai l'impression d'avoir Sam en face de moi, qui pour la première fois de sa vie, avait une copine et ne savait pas comment s'y prendre. Ce que c'était drôle. Mais pour le coup, ça ne l'est pas.

Non, parce que je me mets à découvert et j'ai comme une impression de me prendre une veste. Ca craint, je le confirme. Je me lève une fois de plus et me met face à lui, poser mes mains sur ses épaules. Faut qu'il arrête de bouger, c'est pas possible. Je plante mes yeux dans les siens. Si Castiel se fait exiler sur Terre, ça pourrait être un plus pour moi. Plus besoin de l'appeler quand j'en aurais besoin. Il serait toujours là ! Mais c'est égoiste de penser ça. Très.

- J'ai compris et je comprends. Tu ne veux prendre aucun risque. Tu as peur des représailles et... De tes propres sentiments. J'te dis, y'a une façon de détourner ça.

Je vais lui expliquer et tout sera clair. Du moins, dans ma tête ça l'est. Mais dans la sienne ?

- Pour commencer, tu es un Ange au service de Dieu et je suis l'humain dont tu dois t'occuper. Si je me sens mal, par ta faute, Dieu ne te le pardonnera pas. Alors que si tu pêches, mais que je me sentes bien grâce à toi, il n'aura aucune raison de t'en vouloir. Pêcher pour le bien de l'humain.

Vu sous cet angle... C'est comme si je le manipulais. Bon, je l'avoue, pour le coup, c'est vrai. Mais peut-être qu'il prendra conscience qu'il se trouve dans un corps humain et que par conséquent, il a des sentiments. Je le lâche, m'écarte, m'approche de la fenêtre et d'un ton totalement détaché, je me retourne vers lui.

- Alors Castiel ? Tu préfères quoi ? Que ton protégé soit heureux ou malheureux ?

En fait, c'est du pur chantage émotif. J'ai l'impression d'entendre mon père.

Il réfléchit, je le sens puis il se décide à se lever et m'arrête dans ma ronde. Il me touche, ca ne me fait pas rien, ca me rappelle étonnement ce qui s'est passé il y a quelques minutes. Il me parle et je lui réponds du tac au tac, pour mettre les choses au clair:

- Dean je n'ai pas le droit d'avoir de sentiments, sinon je ne sis pas un bon soldat c'est tout...

Je réfléchis un instant, je suis quand même curieux d'entendre sa proposition. Qu'est ce qui me donnerait le droit d'avoir ce genre de relations avec un humain ? Et si on vient à l'apprendre là-haut, même si je ne me fais pas exiler, ce sera remarques sur remarques de la part de mes camarades. M'enfin voyons quel subterfuge il veut utiliser. A ma connaissance il n'y a aucun moyen de contrôler un ange, enfin peut être une arme du Paradis mais l'info serait restée secrète.

Il m'explique son plan. Lui ayant un peu menti sur mon présence ici, je ne peux pas le contredire. Tout ce dont on a besoin c'est qu'il reste en vie et entier. Et ce ne serait pas son genre de se suicider à cause d'une déception .... Amoureuse ? Surtout pas pour un mec.

Il se retourne et me demande si j'accepte. Je pense pas avoir le choix. Son raisonnement tient la route, et je ne veux pas le décevoir et qu'il se tranche les veines par désespoir. Même si ca n'arrivera jamais. C'est ca le sarcasme non ? Bref, je reprends mes esprits et lui réponds:

- J'accepte. Après tout un de mes devoir est de te rendre heureux.

J'ai peur de ce qu'il va se passer après. Il se passe des choses différentes selon les humains. Connaissant Dean et si mon hôte était une fille je saurais à quoi m'attendre, mais là. Il n'a jamais été dans ce genre de situation.

- Alors maintenant, qu'est ce qu'il se passe ?

Je ne sais pourquoi je me met à tripoter nerveusement mes boutons de manchettes. Je me suis rassis sur le lit et regarde le sol, de peur de croiser ses yeux, son regard, et d'y lire quelque chose que je ne connais pas ou dont j'ai peur.

Lorsqu'il me dit ne pas avoir le droit aux sentiments, au début, je me suis dis : azy Dean, c'est mort, tu te feras jamais Cas' ! Mais je le vois réfléchir longuement. A ce moment même, j'aimerais être en lui (OWY) pour savoir ce qu'il pense. Face à lui, les bras croisés, j'attends sa réponse. Et pour le coup, je suis plus que surpris. Etonné. Estomaqué. Il... accepte ? Une petite impression qu'il le fait parce que c'est "son devoir de me rendre heureux" mais pour l'heure, je m'en passerais de cette petite réflexion.

Autant l'avouer, ce qu'il vient de dire me libère d'un poid. Je n'ai jamais ressenti ça avant. Bien sur, il y a eu Lisa et quelques autres filles. Mais avec Castiel, ce que je ressens est différent. C'est comme si... Comme si j'avais besoin de lui à côté de moi pour pouvoir respirer l'air. S'il n'est pas là, je suffoque. Ce sentiment de dépendance, je n'ai jamais aimé ça, mais là, c'est vraiment différent. J'aime ça. Ne pas pouvoir me passer de lui.

J'avance en sa direction, il est encore sur le lit. Ca facilite la tâche. Come on, Dean. Ce n'est pas parce qu'il est un homme que ça va changer quelque chose pour toi. Un trou reste un trou, comme disait mon oncle Emmett. J'arrive face à lui et doucement, je me met à quatre pattes au dessus de lui sur le lit, l'allongeant au passage. Mon Dieu - pardon de jurer - mais je ne pensais pas qu'un jour, j'y serais enfin. Prendre le contrôle de Castiel. Je compte bien lui apprendre ce qu'est l'amour façon Dean.

- Maintenant, il se passe ça...

Ma main droite caresse son visage et descend le long de son coup. Si j'étais magicien, d'un claquement de doigt, je ferais disparaitre nos vêtements. En sentant la chaleur de son torse lorsque ma main vient le rencontre, j'ai déjà hâte de toucher son corps entier avec le mien. Puis je m'y tente de nouveau. Je capture ses lèvres. On voit qu'il est novice. Mais il apprend vite. Il me rend les baisers avec tellement d'intensité...

Puis je finis par réussir à enlever son imperméable - avec du mal - ainsi que son tee-shirt. Le mien ne tarde pas à rejoindre le sol. Et je n'ai qu'une envie, coller mon torse au sien. Au lien de ça, après avoir repris possession de ses lèvres, je les quitte et descend. Sa machoire, son cou, son torse. Tout passe par ma bouche (L'image que j'ai se passe en dessous de la ceinture). Et je le sens qu'il prend du plaisir. Mais il se retient. Il ne connait pas encore. Il a peur. Mais ça va finir par venir. Il se décontractera au fur et à mesure. Il sera plus à l'aise. Et même, je suis sur que tellement je vais le rendre accro, il en redemandera encore.

Je rêve surement beaucoup, mais qu'on ne me dise pas que cette bosse qu'il y a en dessous de son pantalon n'est pas une preuve de mon rêve, aussi irréaliste soit-il. Je me mord les lèvres et remonte chercher les siennes, en me collant à lui et me frottant aussi, faisant entrechoquer nos sexes emprisonnés de leur prison.

La chaleur monte. La tension aussi. Maintenant, je n'attend qu'une chose. Qu'il m'accorde de retirer le reste de nos vêtements. Et de pouvoir lui faire l'amour, comme il se doit.

Ses derniers mots sont presque un murmure alors qu'il s'approche de moi. Dean commence à me caresser à m'embrasser et j'ai commence une sensation de brulure là où sa main passe. Mais ca m'excite. Ca doit être ca cette brulure. La chaleur du désir, de l'envie. Il m'embrasse me déshabille, un peu désemparé je me laisse faire parce qu'après tout je n'ai pas d'autre solution. Enfin si, je pourrais m'envoler mais une partie de moi me dit de rester pour voir ce qui arrive ensuite. Une partie de moi reste parce qu'elle apprécie ce qui se passe. Cette partie c'est mon hôte. La luxure, un péché, et quel péché !

Petit à petit Dean me débarrasse de quelques couches de vêtements et fait la même de son côté. Après qu'il ait finit de m'embrasser et de m'exciter plus que je ne le suis j'ouvre les yeux et le regarde, c’est la première fois que je le vois torse nu et il est pas mal foutu. Je le regarde dans les yeux, il lit en moi, il sait que j'ai envie de lui, et je sais qu'il a envie de moi. Je laisse mon hôte prendre le contrôle de mon corps.

On retourne pousse Dean afin de se retrouver dans le pôle position, à califourchon sur lui. La bosse de son sexe entre nos jambe, contre la notre. Nos mains effleurent le torse brulant de Dean et descendent au niveau de sa ceinture. Sans cesser de le regarder dans les yeux on défait sa ceinture et déboutonne son jean. On caresse de notre main son érection et la respiration de Dean se fait plus rapide. On libère son sexe de son entrave et il se dresse fièrement devant nous. Sans perdre de temps on le prends en bouche, le tenant fermement d'une main et on fait un mouvement de va et vient.

Je ne sais pas ce qui me surprend le plus. Le fait qu'il prenne le contrôle ou qu'il fasse ça mieux qu'une fille ? Je m'agrippe aux draps et mes phallanges deviennent blanches. Ce n'est qu'une fellation, j'en ai déjà eu plein, des fellations. Mais pourtant, aucune n'égale celle-ci. Pour le coup, une pensée traverse rapidement mon esprit me demandant s'il est vraiment novice dans le domaine.

Ses va et vient commencent à faire monter l'adrénaline plus haut qu'elle ne l'était. La respisation saccadée, je sens que je vais finir par tout cracher. Et je ne voudrais pas lui faire ça. Surtout pas pour sa première relation sexuelle. Sentant que ça approche, je le fais se stopper - ce qui me fait un peu chier pour la meilleure pipe de ma vie. Il ne comprend pas bien. Tu m'étonnes... Mais je lui souris et finis de retirer mon jean. Je le retourne à mon tour (Y) et défais son pantalon. Ainsi que son calcif. Et...

Oh mon Dieu ! Là je suis presque sûr que c'est grâce à Castiel que son hôte est monté comme une licorne... Je me mord la lèvre inférieure. J'ai cru être dégouté pendant quelques secondes, mais non. Au contraire. Ca me donne encore plus envie de vivre quelque chose avec lui.

Entre ses jambes, je me penche légèrement au-dessus de lui et lui amène ma main à sa bouche. Il comprend qu'il doit les sucer. Et... Jésus, Marie, Joseph, cette image, de lui entrain de me sucer sexuellement et sensuellement mon index... C'est tout bonnement délicieux. Je déglutis et me retiens comme je peux pour ne pas lui sauter dessus. Puis je récupère ma main et la dirige vers son antre. Je n'ai pas de lubrifiant à porter de main, c'est pourquoi, il a sucé mes doigts. Bien sur, ce n'est pas pareil, mais au moins... Ca fera moins mal.

J'introduis doucement deux doigts en lui. Il grimace. Mais pas de douleur. Plutôt de gêne. C'est sur qu'avoir des doigts dans le cul, ça doit pas être top - enfin, je dis ça, je dis rien... Puis introduit un troisième. Et je commence à les bouger délicatement pour qu'il s'habitue. Au bout de quelques instants, le voilà qu'il se décontracte. Alors je les retire et amène mon sexe devant son anus.

Bien callé au dessus de lui, appuyé sur un bras et de l'autre, je lui caresse les cheveux, j'entre en lui. Et cette fois, lorsqu'il grimace réellement de douleur, je l'embrasse. Et ne bouge plus jusqu'à ce qu'il me dise que c'est bon. Son départ est donné d'un coup de rein. Qui me surprend et j'en gémis. Alors je commence de doux va et viens, sans trop le brusquer. Je ne voudrais pas qu'il est un mauvais souvenir de sa première fois, surtout avec moi.

Ma main qui était dans ses cheveux vient attraper la sienne et nos doigts s'entrelacent en même temps que nos corps dansent au rythme de nos respirations et des sentiments qui volent autour de nous. La chambre est devenue une bulle, notre bulle. Et je crois que rien ne pourrait l'éclater.

Sentir son corps sous moi. Sentir sa respiration dans mon cou. Sentir ses lèvres chercher les miennes. Sentir son sexe contre mon ventre. C'est juste me sentir à nouveau en vie.

Les actions s’emmêlent dans ma tête, je me laisse faire pendant que Dean me pénètre. Dans ma tête j'essaye de rester clair, mais j'aime ca, et mes pensées s'embrument. Tout ce que je sens c'est cette vague de chaleur monter en moi. Je perds le contrôle de mon corps, mon hôte aussi, et on se laisse aller dans un long gémissement. Dean aussi, en moi, je le sens se déverser au fond de mes entrailles.

Il se retire et je me couche sur le côté. Je suis souillé, souillé par Dean. Nous les anges, sommes des êtres censés être purs, je ne le suis plus. Je suis la risée du Paradis. J'ai honte. Je suis sale. J'aimerais bien m'enfuir à des milliers de kilomètres, m'enfuir nu ?

Je me relève lentement et m'assois difficilement sur le lit. Il y est pas allé de main morte. Je ramasse mes affaires qui trainent par terre, vais dans la salle de bain et claque la porte. Jamais je n'avais eu besoin de prendre une douche auparavant, mais là c'est autre chose. Je fais couler l'eau, de l'eau froide pour calmer ce feu qui brule en moi. Je ressens quelque chose en plus de la douleur, de l'humiliation. Les remords.

Je reste je ne sais combien de temps sous la douche, essayant d'oublier ce qui vient de se passer, mais j'ai comme l'impression que mon lien avec Dean a été renforcé par ca. Il est entré en moi, littéralement. Je ne l'aurais jamais cru capable de ca. Trop attiré par les seins et les vagins. Je sors de la douche et me rhabille, ce visage dans le miroir, torturé par les remords. Je devrais partir d'ici, au plus vite.

Si je fumais, j'aurais pris une clope. Après l'amour, ça fait du bien. Moi, c'est une bière. En général. Mais pas là. Castiel ne perd pas de temps, il est parti dans la salle de bain. En claquant la porte comme une fille que j'aurais violé... Pour le coup, oui, je le prend mal. Mais... Que se passe-t-il dans sa tête ? Est-ce qu'il a aimé ? Est-ce que je lui ai fais mal ? Des tas de questions dans ce genre se bousculent dans ma tête.

Alors je me lève lorsque je n'entend plus le son de l'eau couler. J'enfile mon jean et vais à la porte. Je toque. Il ne répond pas. J'essaye d'ouvrir mais la porte est verrouillée. Je déglutis. Va-t-il me laisser ici ? Mes mains commencent à trembler et je toque de nouveau, en lui parlant cette fois :

- Cas'... Ouvres la porte s'il te plait...

Je n'aime pas le silence qu'il me fait endurer. Ca se trouve... Il est parti...

Alors que j'ai les yeux rivés sur mon reflet dans le miroir, je suis tout d'un coup interrompu dans ma contemplation par un bruit. Quelqu'un toque à la porte de la salle de bain. Quelqu’un ? Ce n’est personne d’autre que Dean. Je me retourne tout en m’adossant sur le lavabo et fixe la porte. Je suis gêné, de m’être livré ainsi à quelqu’un. Décidément le corps est pleins de ressources, c’était tellement bon que je me suis totalement laissé faire. Et maintenant je regrette, je sais qu’entre Dean et moi ce ne sera plus pareil, il s’est passé trop de choses. Je n’oserais plus le regarder dans les yeux.

Il insiste à toquer à la porte. Quand j’entends sa voix c’est comme si mon cœur se pressait pour en extraire la moindre goutte de sang qu’il contient. J’ai l’impression que la cravate est trop serrée et m’empêche de respirer. C’est uniquement dans la tête tout ca. Ma gorge est trop nouée pour qu’un mot puisse en sortir. Je tends une main indécise vers la poignée, puis finalement ouvre. A peine la porte est ouverte que je passe à côté de Dean, me précipitant dans la chambre. Sans le regarder – je suis plutôt très intéressé par la couleur miteuse des rideaux de la chambre d’hotel – je dis à Dean.

- J’espère que tu te sens mieux, mais il va falloir que je parte.